Plus d’un dirigeant sur deux reconnaît que ses journées sont stressantes. Et lorsqu’il s’agit d’identifier les causes, les sondés désignent deux types de situations familières qui contribuent le plus à cet état de stress : d’une part les difficultés économiques (manque de trésorerie, incertitude sur l’activité) et d’autre part la surcharge de travail.
Mettre en place un pilotage anticipatif de la trésorerie de son entreprise est un moyen de sortir de l’impasse, de gagner en visibilité sur ses échéances et objectifs à venir, et de se donner les moyens de communiquer avec sa banque.
Qu’est-ce que le pilotage anticipatif de la trésorerie ?
Il s’agit d’anticiper les flux entrants et sortants de trésorerie pour ne jamais se laisser surprendre par une trésorerie qui fait des siennes. En effet, ce n’est pas parce que votre trésorerie présente un solde positif aujourd’hui que cela reflète la réalité de la trésorerie disponible de l’entreprise. Vous pourriez avoir demain ou dans 3 jours un prélèvement de charges sociales, de TVA, un nouvel emprunt à rembourser, ou une facture fournisseur, qui vous mette en situation de trésorerie négative par rapport à votre ligne de découvert bancaire autorisé.
Pour piloter activement votre trésorerie, vous devez :
- vous fixer des objectifs d’encaissements. Cette méthodologie vous servira aussi d’outil de management pour vos équipes commerciales
- Suivre en temps réel vos encaissements réels et les comparer aux objectifs que vous aviez préalablement fixés
- anticiper vos décaissements et les positionner dans le temps en fonction de la trésorerie disponible
- challenger et actualiser sans cesse vos hypothèses :
- que se passe-t-il en cas de décalage d’un règlement client ? d’une subvention ?
- quel impact sur ma trésorerie aura l’embauche d’un commercial ? le lancement d’une campagne publicitaire ?
- quel chiffre d’affaire dois-je réaliser sur les prochains mois pour rembourser mon investissement ? mon prêt bancaire ? mon PGE ?
Ne jamais se laisser surprendre, c’est aussi ne jamais prendre sa banque en défaut. Il n’y a rien de pire pour un banquier que d’être mis sur le fait accompli. S’il est bien sûr préférable pour l’entreprise de rester au-dessus de sa ligne de découvert, il n’en demeure pas moins que la banque sait pertinemment que la vie de l’entreprise est faite d’évènements qui peuvent perturber son compte en banque : un retard de paiement client, un décalage de chantier, une baisse ponctuelle de chiffre d’affaires, une dépense exceptionnelle, etc… dans ces cas-là, le banquier appréciera non seulement de l’honnêteté par rapport à la situation, mais surtout de se voir communiquer en amont des éléments financiers tangibles, des explications rationnelles, et un plan de trésorerie permettant de montrer comment l’entreprise sort de l’impasse avant même d’avoir franchi la limite.
Qu’est-ce qu’un plan de trésorerie et comment le bâtir ?
Le plan de trésorerie est un outil prévisionnel de gestion financière qui permet de gagner en visibilité sur les flux financiers futurs de votre entreprise. Vous établissez des hypothèses d’encaissements et des hypothèses de décaissements en les positionnant dans le temps. Cet exercice vous permettra d’anticiper les potentiels décalages dans votre cycle d’exploitation.
L’entreprise pourra ainsi piloter de façon stratégique sa trésorerie en mettant en évidence les encaissements et les décaissements mois par mois.
Projeter le solde de votre trésorerie en fin de mois, vous permettra notamment d’identifier les risques de dépassement de découvert autorisé, et de prendre des décisions stratégiques en conséquence.
Le plan de trésorerie est un tableau à double entrée :
- Les lignes représentent les natures d’encaissements ou les natures de décaissements
- Les colonnes correspondent aux semaines, au mois ou au trimestre, selon le degré de précision que vous souhaitez pour votre entreprise.
Le solde de trésorerie :
SOLDE INITIAL DE TRESORERIE
+ Encaissements Prévisionnels
– Décaissements Prévisionnels
= SOLDE FINAL DE TRESORERIE
Les flux d’encaissements et de décaissements prennent en compte à la fois les flux de gestion courants (exploitation : produits/charges), les flux d’investissements et les flux de financement (emprunts, comptes courants d’associés, subventions…).
Il faut toujours veiller à intégrer des flux de trésorerie calculés en TTC si votre société est assujettie à la TVA, et penser à prévoir les paiements ou les remboursements de TVA.
Eva DOLEAC
Expert en gestion et financement des entreprises chez MON EXPERT FINANCIER et EXPERTS-GESTION GCL.